Cette lecture spectacle est un voyage littéraire poignant sur les traces de femmes et d’hommes exilés : l’avant, le départ, le voyage, l’arrivée, le retour parfois, seront évoqués.
La compagnie La Réserve vous propose une réflexion sur cette actualité brûlante et un moyen de redonner un visage à l’anonymat de ces existences. L’écriture devient ici une arme imparable contre l’oubli, à travers des extraits d’œuvres intenses :
Trouver refuge par Stéphanie Besson © Editions Glénat 2020 – Tous droits réservés.
Naufragés sans visage de Cristina Cattaneo © Editions Albin Michel 2019 – Tous droits réservés.
L’énigme du retour de Dany Laferrière © Editions Grasset & Fasquelle, 2009.
Bibiche de Raozy Pellerin © Plon 2022 – Tous droits réservés.
Le Passeur de Stéphanie Coste © Editions Folio 2022 – Tous droits réservés.
Cahier d’un retour au pays Natal de Aimé Césaire © Éditions Présence Africaine 1983 – Tous droits réservés.
Idée originale et lecture : Caroline Michel
Mise en espace et lecture : Stéphane Raveyre
Clavier, sampler, chant et lecture : Mathilde Nègre
Production Compagnie La Réserve
Saison Texte à Dire 2023-2024
Médiathèque d’Écully • novembre 2023
L’Échappée, Médiathèque de Rillieux-la-Pape • septembre 2023
Médiathèque de Terrenoire (Saint-Étienne) • mai 2024
Le Bateau Lavoir & La Batisse (Bibliothèque de La Mulatière) , au FAITOUT • juin 2024
Festival Lectures Sous L’Arbre (Haute-Loire), en partenariat avec SOS Méditerranée) • août 2024
NOTE D’INTENTION
L’exil, cette réalité intemporelle et universelle, hante plus que jamais notre actualité. Des milliers d’exilés de guerres, de misère, de dictatures, de dérèglements climatiques, prennent chaque jour le risque de quitter leur pays d’origine dans l’espoir de reconquérir une dignité, une liberté, et de recommencer leur existence ailleurs. Un élan de survie qui les mène bien souvent à d’autres impasses, la mort, ou l’enfer d’un accueil indigne.
Les plus chanceux, ou les plus résiliants, font de leur destin des œuvres artistiques lumineuses. L’écriture devient alors une arme imparable contre la folie et le désespoir, redonnant une vie et une réalité à l’anonymat de ces existences.
Nous nous sommes laissé happer et émouvoir par de nombreux textes, romans, témoignages ou poésie, évoquant des trajectoires de vie sauvées ou brisées, transfigurées, miraculées, effacées ou volées. En choisissant des extraits d’ouvrages aux styles très différents, nous avons voulu témoigner de la grande richesse de la littérature sur le sujet.
On y découvre un panel de portraits singuliers : une militante pro-démocratie congolaise qui demande l’asile en France (Bibiche, Raozy Pellerin), un passeur libyen désabusé, rattrapé par son passé d’exilé (Le passeur, Stéphanie Coste), un médecin légiste italien qui se donne pour mission d’identifier chaque disparu (Naufragés sans visage, Cristina Cattaneo), des habitants du briançonnais qui s’organisent pour accueillir des migrants (Trouver refuge, Stéphanie Besson)…
On entend aussi les mots incantatoires et révoltés d’Aimé Césaire (Cahier d’un retour au pays natal), décrivant la misère des Antilles qu’il a quittées, poésie qui fait écho à celle, plus mélancolique, de Dany Laferrière (L’énigme du retour), et la prégnance de ses voyages intérieurs de Montréal à Port au Prince.
En plongeant dans ces écritures, il nous a paru utile, nécessaire et urgent de mettre en lumière certaines de ces voix singulières pour penser et méditer ce que traverse une part de l’humanité actuelle. Faire entendre ces textes exaltant la puissance de ces destinées, est un moyen pour nous de lutter contre les écueils du rejet et de la peur de l’autre. Ils nous rappellent, par leur humanité et par leur universalité, que personne n’est à l’abri de connaitre un jour l’exil. La force de la littérature est celle-là : de nous rapprocher, d’amorcer une rencontre entre les êtres, si éloignés soient-ils.
MISE EN ESPACE & CREATION SONORE
Derrière les lecteurs se dresse un pied rotatif sur lequel sont fixés des projecteurs. Les déplacements des lecteurs sur scène se coordonnent avec les changements de lumière, évoquant un globe terrestre, un soleil aveuglant, une salle d’autopsie…
Un support visuel simple et épuré qui laisse la place aux voix, au chant et à la littérature, nous projetant dans les différentes temporalités de l’exil : l’avant, le départ, le voyage, l’arrivée et le retour parfois.
Un leitmotiv musical joué au piano suggère le mouvement perpétuel : le passage des frontières, au fil des routes, de l’eau et des airs. Parfois un chant s’élève, respiration entre deux textes, deux univers. Avec des sons samplés en direct, un environnement sonore poétique émerge, qui favorise l’immersion dans les récits, les témoignages ou les monologues intérieurs.
Visuel : Francesca Cioccarelli