Labellisé par la Mission du centenaire 14-18, le spectacle VICTORIA figure dans le programme commémoratif officiel, mais il est conçu comme une alternative ou un complément aux commémorations historiques et militaires.

VICTORIA souhaite redonner vie, de façon sensible, à ces espaces publics que sont les monuments aux morts et ainsi, en restituer le sens, à tous.
Du 23 au 25 mai 2014, au Puits Couriot, Parc Musée de la Mine, Saint-Etienne.

Sur une idée originale de Chrystel Pellerin

Conception et mise en scène : Stéphane Raveyre
Régie générale et sérigraphie : Fourmi
Tambours japonais : Fabien Kanou
Chef costumière : Ghislaine Ducerf
Costumières : Judith Cortial, Pauline Marion
Accessoiristes : Chloé Raveyre, Angélique Faget
Relations presse et public : Marion Gallet
Stagiaire à la mise en scène : Anabel Provansal
Restauration : Raph, Myriam Rossignol
Renfort régie : Gige, Didooz, Lucie Guillot
Administration : Le Bureau Ephémère
Présidente : Cindy Parisot
Graphisme et webdesign 14heures18.com : Valéry Girou

Avec Sébastien Raymond, Daphné Millefoa

Et la troupe 14heures18 : Loïc Anton, Guillemette Boissier, Hacène Bouziane, Christelle Brou, La Do, Marie-Elise Duchêne, Henri Merle, Bertrand Perrier, Laurent Teissier

Production Compagnie La Réserve et PTX (Ursa Minor / Site Mosser)
Projet labellisé et soutenu par la Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale et ses mécènes
Avec le soutien de la Région Rhône-Alpes et de la DRAC Rhône-Alpes (Mémoires du XXe siècle), du Parc-Musée de la Mine, de la Ville de St-Étienne, de l’Université Jean Monnet, du dispositif Culture(s) de Ville, du Théâtre Libre, de La Boucherie des Poilus et de La Curieuse

CECI N’EST PAS DU THEATRE

La dramaturgie du spectacle repose sur une ligne de tension qui démarre au point zéro du théâtre : d’un texte non dramatique et issu du réel (des lettres authentiques), interprété par un chœur de comédiennes non professionnelles, à la lumière naturelle du jour tombant, dans un lieu qui n’est pas un théâtre. C’est de cette position intermédiaire entre théâtralité, réalité et documentaire – à la façon néo-réaliste – que débute un métaspectacle, qui en filigrane parle de lui-même, de la condition du spectateur et de l’acteur, du regard que nous posons sur la fiction, l’histoire et la réalité. Pour enfin, peut-être, interroger la place du théâtre aujourd’hui.
Nous cheminons ensuite avec la distribution professionnelle vers une théâtralité énergique, une séquence de théâtre de foire représentée sur tréteaux, inspirée par la violence et l’humour des caricatures de presse éditées durant la 1ère Guerre mondiale. Comment s’empare-t-on de faits réels pour construire des icônes, des caricatures, comment ces dernières glissent vers l’archétype en cristallisant peurs et espoirs, jusqu’à devenir des mythologies qui finalement nous échappent ?
VICTORIA est une trajectoire courte d’une durée de 1 heure, sans gradins, débutant à la lumière du jour et s’achevant à la lumière municipale des projecteurs portée sur le monument aux morts. Ce dernier est encadré par un échafaudage sur lequel repose une machinerie qui reproduit en accéléré le cycle des saisons (neige, pluie, vent, feuilles mortes), comme une machine à remonter le temps, à le démonter. Cette installation contemplative peut être une invitation à considérer le passage du temps, la finitude de la vie. Car traiter d’histoire, particulièrement en évoquant cette période, c’est aussi parler des morts.

UNE PROPOSITION THEATRALE AU PIED DES MONUMENTS AUX MORTS

Le spectacle sera créé à Saint-Étienne, au cœur d’un monument historique : le Parc-Musée de la Mine. Nous avons l’ambition artistique de déplacer notre rapport au public, en déplaçant les frontières qui séparent habituellement artiste et spectateur, acteur professionnel et acteur amateur, espace public et espace de représentation, réalité et fiction. En évoquant la 1ère Guerre mondiale avec les outils sensibles du théâtre, nous voulons ajouter le rapprochement à la mémoire. Faire théâtre, représenter, se rappeler de, permettre à chacun de faire ce chemin, intimement et collectivement.
VICTORIA donne corps aux acteurs du conflit et notamment aux femmes à travers des témoignages authentiques (lettres, journaux intimes et autres courriers du cœur). Chaque spectateur repart avec une série de visages à laquelle le monument lui-même se rattache.

Chrystel Pellerin et Stéphane Raveyre

MODULE POETIQUE PRELIMINAIRE

Petite forme de théâtre de rue, parade, tournage, performance ou surprise qui surgit au cœur de la ville, avant digestion par le site d’archives contemporaines 14heures18.com
De janvier 2013 jusqu’aux représentations de VICTORIA en mai 2014, une troupe éphémère est constituée pour des répétitions hebdomadaires ou mensuelles, en amont de la création du spectacle. Dirigés par Chrystel Pellerin et Stéphane Raveyre, ces ateliers intègrent des artistes professionnels aux comédiens amateurs pour créer les Modules poétiques préliminaires.

C'est à dire ?CalendrierPresse

EXTRAITS

LETTRE 2
Vos souffrances sont cruelles, certes, mon cher Paul, mais la cause pour laquelle vous souffrez est si belle qu’elle embellit tout. Bouter l’ennemi hors de France : voilà la seule chose qui compte et je m’étonne un peu du ton de ta dernière lettre. Je prie chaque jour pour nos armées et aussi pour toi, mon cher mari. Vive notre Patrie et que pour elle tous se montrent des héros dignes de nos aïeux !
PS : L.M. a déjà la croix de guerre.

LETTRE 3
Mon vieux Lucien,
T’as pas voulu de moi, y a deux ans. T’as mieu aimer t’y marié avé la Jeanne. C’est don bien fait qu’t’es cocu au jour d’aujourd’hui et je devrai mème pas m’occupé de toi mais c’est plu fort que moi. Le pay est trop malhereux et je veu pas qu’un poilu comme toi soye dupe, alor je te dit que si tu veu avoir un gosse qui te récemble, tu ferai pas mal de t’en venir en perme. Sans ça, il pourrai bien recemblé au mittron à T.
A bon entandeur, salu.

LETTRE 6
Mon bien aimé,
Je suis bien malheureuse. Dolly est morte hier ; le véténiraire a été obligé de le piquer. J’ai pleuré toute la nuit et je pleure encore en vous écrivant. Si seulement vous étiez là pour partager ma douleur… Je ne me consolerai jamais. Le château me parait vide maintenant et vos parents ne peuvent parvenir à me distraire.
Votre femme bien affligée et qui ne cesse de vous appeler nuit et jour.

Je t’embrasse, pour la vie – Lettres à des morts 1914-18 (Editeur Cent Pages)