Elle avait l’habitude d’écouter son père raconter des histoires de quand il était enfant, dans un village de Meuse petit comme un mouchoir de poche mais « vrombissant » d’aventures humaines, ils appelaient ces RV « des séances de travail », elle tapait sur le clavier de son ordinateur les paroles de la mémoire. C’est donc tout naturellement, sans y penser, qu’Isabelle Pinçon a capté, portable sur les genoux, les petits moments de quand il est devenu très vieux près à mourir, dans sa chambre d’hôpital, plutôt inspirée par l’état brut du présent, de ses dernières paroles du quotidien à lui, des autres autour, infirmières, médecin, famille et sa voix-off à elle, sans pathos qui s’élève pour l’accompagner le plus loin possible vers l’ascension mortelle.
Isabelle Pinçon